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Europe La canicule fait souffrir l'élevage et innover les zoos

BRUXELLES, 10 août (AFP) - Pendant que les zoos européens rivalisent d'ingéniosité pour préserver leurs animaux de la chaleur, la canicule qui continue de sévir sur le Vieux continent fait payer un tribut croissant aux élevages ainsi qu'aux poissons, en manque d'oxygène dans les cours d'eaux.

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A l'instar de leurs homologues de Londres ou Berlin, les zoos du sud de l'Europe ont adapté au thermomètre l'alimentation de leurs bêtes, qu'ils s'efforcent par ailleurs de rafraîchir à coups d'arrosage intensif.

Italie oblige, le "régime glacé" mis au point à Rome fait le bonheur des singes, repus de yaourt et de fruits glacés "qu'ils lèchent comme des enfants", selon leur soigneur, Fulvio Fraticelli.

Les ours bruns, eux, doivent piquer une tête dans leurs bassins pour récupérer une pitance congelée, tandis qu'éléphants, antilopes et girafes se contentent de repas plus digestes, exclusivement composés d'herbe et de fruits fraîchement cueillis.

Moins riche et moins gras, les menus répondent aussi aux canons de la diététique au zoo de Madrid, où la majeure partie des animaux ont en outre accès à des piscines ou des fosses aquatiques équipées de douche pour résister aux températures de 37 à 40 degrés sous abri.

C'est surtout dans les élevages que la fournaise persistante soulève l'inquiétude, avec des effets ravageurs en France qui se font aussi sentir aux Pays-Bas et en Belgique.

La canicule provoque une véritable hécatombe dans les batteries de volaille de l'ouest de la France, où le mercure atteint parfois 50 degrés, suscitant "la panique chez les éleveurs", selon Joël Limouzin, président de la Fédération régionale des syndicats d'exploitants agricoles (FRSEA) des Pays de la Loire.

Volailles et lapins sont les plus vulnérables à la chaleur mais les porcs y succombent aussi: dans la région, deuxième productrice française après la Bretagne, 36.000 truies, porcs charcutiers ou porcelets sont déjà morts victimes de la chaleur.

Aux Pays-Bas, 1.400 canards ont subi le même sort dans un élevage de Kamperveen (centre). En Belgique, l'entreprise flamande Rendac, spécialisée dans la collecte et le retraitement de carcasses, a reçu ces derniers jours 2.800 appels quotidiens pour des bêtes mortes, 10 à 15% de plus que d'habitude.

La situation est elle aussi critique pour les poissons, victimes du manque d'oxygène dans des fleuves, rivières, lacs ou étangs aux eaux surchauffées dont le niveau baisse.

Dans la partie serbe de la Bosnie, les pisciculteurs des étangs de Bardaca estiment à trois tonnes la quantité de carpes mortes ces derniers jours.

En Allemagne, les anguilles meurent dans le lac de Constance (sud) et le Rhin. La température du fleuve et de ses affluents (par endroits 29 degrés), fait craindre pour les truites et les saumons.

En Suisse, où le Rhône a battu son record de chaleur à la sortie du lac Léman (26,6 degrés), les gardes-pêche du canton de Fribourg (centre) transbordent les poissons dans des eaux plus clémentes.

La chaleur fait quand même des heureux dans les montagnes helvètes: les oiseaux s'y reproduisent à qui mieux mieux en ce moment, d'après les ornithologues. Du pain béni pour les espèces menacées comme les tétras ou la gélinotte des bois.

C'est toutefois loin d'être le cas partout. En Allemagne, la Fédération de protection de la nature s'inquiète pour les cigognes qui, à cause de la pénurie de grenouilles, jettent des poussins hors du nid pour garder la nourriture pour les plus résistants.


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